Première ballade lointaine pour Eärendil , notre Kbane 7.10 quittant les rivages bretons pour ceux de la Corse.
Nous avions initialement prévu de faire la croisière inaugurale d’Eärendil en Croatie , mais devant la difficulté à obtenir des informations précises quand aux possibilités de mise à l’eau (sans passer par un onéreux grutage complètement inutile mais quasiment imposé par les marinas ), gardiennage de la remorque et de la voiture et les incertitudes administratives (mauvais souvenirs d’une croisière que nous y avions faite en 1988 ) et pour finir les informations du guide IMRAY tendant à montrer que de plus en plus de mouillages forains deviennent payants, nous avons changé d’avis au dernier moment , décidés par les remises exceptionnelles consenties par la SNCM ( prix identique à la CORSICA FERRIES pour le véhicule et les passagers , mais avec le passage de la remorque compris en plus , et elle fait tout de même pas loin de 8m00 ! )
Nous prenons donc à la mi juin notre billet aller et retour au départ de Nice par le NGV et nous voilà partis de Nantes début juillet , n’étant pas un adepte des autoroutes (c’est cher et c’est monotone !) nous prenons le chemin des écoliers en traversant le massif central via Poitiers , Clermont Ferrand et la route du col de la Chavade qui nous mène jusqu’à la Vallée du Rhône . Notre Mutipla JTD 115 gravi sans broncher les rampes du col et nous descendons bientôt en direction de la méditerranée.
Après une nuit de repos auprès de la famille à Sanary Sur Mer nous partons pour l’embarquement , pas de grève , ouf , météo correcte , ouf , traversée rapide vers la Corse , nous voici à Calvi , mais pas arrivés à notre destination , puisque nous avons prévu de mettre à l’eau à Porto Vecchio . Nous nous aventurons donc sur les routes étroites de la Corse avec notre esquif en remorque , c’est sportif , surtout au niveau des poids lourds que nous croisons ou qui veulent absolument nous doubler .
Enfin nous arrivons sans encombre à notre destination , il fait très chaud , pas question de mettre à l’eau le bateau tout de suite , ( j’ai encore quelques bricoles à y faire), nous allons donc au camping du Golfo di Sogno , placé idéalement en bordure de la baie de Stagnolo , à l’usage il n’y a que son emplacement qui est idéal , pseudo 4 étoiles , il en mériterait tout juste une , la partie camping n’est pas entretenue , les sanitaires n’ont pas été restaurés depuis des années , les boîtiers électriques sont rares ou en mauvais état ( prises hors normes de sécurité ) les nuits sont bruyantes , de plus c’est très cher , nous y resterons donc le strict minimum , le temps de préparer le bateau pour la mise à l’eau .
N’ayant pas emporté les bons câbles pour mes bastaques , je vais prospecter chez les 3 shipchandlers de Porto Vecchio pour savoir qui pourrait m’en procurer , j’y rencontre des gens plutôt peu au fait des compétences locales , on m’oriente vers Bonifacio ,pas plus d’info de la part de la capitainerie ! heureusement j’interroge sur le quai un jeune homme préparant un catamaran de location , il m’indique la voilerie Hippocampe sur la route de la Cala Rossa( en fait juste au dessus de notre camping ! )et à deux pas du fond de la baie du Stagnolo, je m’y rend donc et je peux vous dire que si vous avez un problème de gréement , de voile , ou de sellerie , allez voir Mr RENON qui règlera vos problèmes avec gentillesse et compétence , le tout pour un tarif correct , d’ailleurs les propriétaires de yachts transitant dans la région semblent bien le connaître , ce qui est un signe . ( Ce n’est pas parce que l’on est riche que l’on a envie de se faire plumer !)
De plus , il peut vous garder sur son terrain véhicule et remorque , adresse à retenir donc .( Point technique voiles , Technique gréements, route de Cala Rossa )
Les derniers fignolages réalisés , nous allons enfin pouvoir mettre à l’eau à partir de la cale de Porto Vecchio , celle ci est gratuite et bien entretenue mais par contre pas idéalement placée , sa sortie est quasiment sur un rond point et le terre plein pour préparer et gréer les bateaux est utilisé anarchiquement comme parking , nous sommes obligés d’attendre un long moment qu’un véhicule garé sur l’accès de la cale veuille bien s’en aller pour pouvoir mettre le bateau à l’eau , le comble c’est que la propriétaire de la voiture en question n’est autre que la patronne du magasin shipchandler faisant face à la dite cale !Et en plus nous avons le droit à une réflexion de la part de celle ci sur « les envahisseurs » , amusant de la part de quelqu’un qui vit du tourisme, un fournisseur à radier donc !
La mise à l’eau est rapidement menée(pente de cale idéale ) je démarre le moteur pour sortir du port car un vent soutenu d’est rend inutilisable la godille , pas de chance celui ci cale au bout de 30 secondes et nous voilà poussés vers le fond de la darse , sans dérive ( pas de fonds dans cette partie du port ) nous dérapons rapidement vers les bateaux amarrés le long du quai , tentative de redémarrer , impossible , monsieur Honda ne veut rien savoir ! l’étrave pointant vers un énorme cigare à moteur , je sors l’ aviron de godille pour stopper le bateau en m’appuyant sur le fond , le propriétaire du dit cigare , alors que nous ne l’avons pas touché vient en guise d’aide nous insulter copieusement , sympa l’accueil corse ! , je réussi à faire pivoter le bateau et nous nous amarrons sur une bouée , cul à quai . Re tentative de démarrage , rien à faire , ouverture du capot donc, pour vidanger le carburateur . Je suis en train de réaliser la dite opération lorsque une auto s’arrête le long du quai et je suis hélé par le chauffeur , « dégagez, vous n’avez rien à faire ici , c’est privé » j’explique ma situation qui est d’ailleurs évidente et ne saurait durer longtemps ( étant penché sur mon moteur ouvert ) mais je ne fais qu’énerver un peu plus ce sympathique autochtone « j’en ai rien à fou...., dégagez où j’appelle la capitainerie » me dit ce charmant homme dont je viens de remarquer les publicités peintes sur les portières de son véhicule , tient un hasard , le shipchandler qui fait face à la cale de mise à l’eau ! Ce doit être de famille , le sens de l’hospitalité ! Solidarité des gens de mer , où est tu passée ? Shipchandler à rayer de deux croixrouges donc !
Carburateur vidangé , démarrage au quart de tour , ( moralité, toujours filtrer son essence ) , nous larguons les amarres mais n’allons pas bien loin , impossible de franchir la passe deux gros voiliers sont en train de manœuvrer pour prendre place aux pontons , pas facile pour eux vu l’étroitesse des espaces entre les pannes , nous patientons donc , pourvu que le moteur ne recale pas ! Enfin la voie est libre , une baie clapoteuse nous accueille , le chenal d’accès du port doit être impérativement respecté étant entouré de hauts fonds rocheux peu hospitaliers .
A la sortie du chenal ,plusieurs grands Yachts sont mouillés , je reconnais en l’un d’entre eux l’ex Club Méditerrannée , ex Phocéa battant aujourd’hui pavillon du Commonwealth , nous paraissons bien petits à coté . Nous sommes pourtant gratifié d’un petit signe de la main des personnes se trouvant sur son pont , signe que nous rendons , cela fait plaisir .
Nous mettons le cap vers la baie de Stagnolo où se trouve notre camping , celle ci nous servira de base de départ , parfaitement protégée , l’embouchure de l’Osso qui se trouve au fond de cette baie forme une petite lagune fermée par une langue de sable , une fois à l’intérieur vous ne craignez plus rien , de plus l’endroit est tranquille et facilement accessible par terre ( terre plein pour s’y garer et même mise à l’eau possible à partir de la grève , un loueur de petits bateaux se sert de ce lieu pour mettre quotidiennement ses bateaux à l’eau ) Attention toutefois au phénomène des marées , sensible dans cet endroit, , la lagune étant peu profonde ( environ 80cm à marée haute ) , à réserver donc aux bateaux à très faible tirant d’eau .
Par contre les fonds de sable grossier de la baie du Stagnolo sont de mauvaise tenue et le plan d’eau peut être balayé de violentes rafales lorsque le vent vient du sud ouest .
Notre première véritable sortie sera une journée à baguenauder tout autour du golfe de Porto Vecchio , la météo annonçant pour le lendemain un bon force 8 sur les bouches de Bonifacio . Le bateau semble plaire car nous provoquons même le déroutement d’un grosse vedette à moteur qui vient tourner autour de nous pour nous photographier , beaucoup de petits signes de mains échangés , mêmes avec les engins motorisés , sympa .
Nous mouillons l’après midi dans un petit recoin de la baie de St Cyprien pour une séance baignade , eau limpide , petite plage de sable à l’écart de la foule , moments de plaisirs simples .
En fin d’après midi le vent commence à sérieusement monter de l’ouest sud ouest , nous sommes parfaitement à l’abri , mais le retour vers la baie du Stagnolo risque d’être ardu. Nous préparons les voiles en conséquence , les deux ris sont passés au cas ou .
En fait l’équipage ayant goûté au farniente corse n’a pas envie de tirer des bords dans la forte brise qui s’est levée et c’est monsieur Honda qui pour se faire pardonner nous ramène au Stagnolo , de justesse car le vent à l’approche de la pointe d’Arena redouble de force et nous progressons à peine .
Une fois passée la bouée de Benedettu cap au nord , nous envoyons juste le solent et c’est à grande vitesse que nous arrivons sur l’embouchure de l’Osso. Nous nous faufilons au travers des bateaux au corps morts dans l’entrée de celle ci et finissons tranquillement en tractant à pied le bateau à travers la lagune , l’eau nous arrive à mi cuisse !
L’ancre avant est solidement crochetée dans le cordon de sable et nous portons un ancre arrière afin de rester dans le lit du vent car celui ci est de plus en plus fort. Nous passons une nuit tranquille , seul le bruit du vent dans les haubans vient nous déranger.
Lendemain force 7 , promenade en voiture pour explorer la pointe sud de corse , plage de Palombaggia
, baie de Santa Manza, cap Pertusato , Bonifacio .
Nos deux amoureux ( ma fille aînée et son chéri ) ayant envie de découvrir l’archipel des Lavezzi , nous profitons d’une fenêtre météo pour partir à 6 vers le sud , superbe journée de navigation , le vent d’abord faible s’établit enfin à un sympathique petit 3 /4 d’est nord est, louvoiement pour sortir du golfe puis descente sous genaker à 8 nœuds le long des îles Cerbicales , plages de Palombaggia , golfe de Santa giulia , arrivée à l’anse de la Rondinara , déjà encombrée en ce début juillet , mais nous nous faufilons à la voile dans la partie nord pour nous mouiller près de la plage , dès le milieu de l’après midi la moitié des bateaux sont déjà partis et nous ne seront plus qu’une dizaine à y passer la nuit ! ( à quoi servent tous ces grands bateaux , incapables de passer une nuit en mouillage forain ! )
J’explore les environs, entre autre la surprenante lagune au nord de la baie , beautés naturelles mais malheureusement très dégradées par des déchets de toutes sortes.
Nous passons une merveilleuse soirée , baignade, apéro , baignade, a.... une kyrielle de petits poissons tournent sous le bateau à l’affût de la moindre miette, et puis nous nous organisons pour le couchage ( le bateau n’a que cinq couchettes ) mais l’amour c’a rapproche et tout le monde trouve sa place .
Lendemain matin départ à la voile , le vent a basculé dans l’ouest sud ouest , nous descendons vers le golfe de Santa Manza puis route au près vers l’île de Cavallo que nous contournons par l’est , nous croisons quelques yachts incroyables ( dont un avec un hélicoptère !) Lavezzi n’est plus qu’à quelques encablures , Le skipper d’un gros Gib Sea nous hèle ayant remarqué notre Gwen A Du , « d’où venez vous ? » , il est lui aussi de Nantes ! ils ont loué le bateau pour deux semaines , hasard des rencontres !
Nous contournons Lavezzi par le sud pour entrer dans la Cala Lazzarina , nous affalons , car vu l’encombrement , pas question d’aller mouiller à la voile, c’est un vrai parc d’attraction , des grosses vedettes d’excursions sont mouillées dans la Cala , c’est l’heure de la baignade , des passagers plongent de celles ci un peu n’importe comment , à nous donc d’être vigilants ! De plus , des gros voiliers et vedettes de plaisance sont mouillés anarchiquement dans le chenal , il ne faudrait pas que le vent tourne car se serait une jolie pagaille .
Grâce à notre tirant d’eau mini , nous nous faufilons tout au fond de la Cala dans un petit coin un peu plus tranquille , un bon repas pris à bord avec vue panoramique puis exploration de l’île qui commence déjà en ce milieu d’après midi à être désertée .
Nous parcourons une île miraculeusement préservée , malgré sa fréquentation importante , bravo aux patrons des vedettes d’excursion qui donnent les consignes de respect de la nature avant de débarquer leurs passagers ( Bon , d’accord c’est leur gagne pain ) .Ils faut penser que les plaisanciers sont tout aussi respectueux car nous ne trouverons pas un papier par terre , et les chemins balisés semblent être respectés .
Nous trouvons dans la partie nord de l’île 4 Glénans 7.6 nichés dans la minuscule Cala Della Chiesa , je pensais y aller mais c’est complet , nous resterons donc à la Calla Lazzarina pour cette nuit .
De retour à notre mouillage , nous nous apercevons stupéfaits que nous ne sommes plus que deux bateaux ! notre compagnon pour la nuit un joli Muscadet Jaune ! étonnant , j’attends avec impatiente le bulletin météo car je me dis qu’il y a peu être un coup de vent à venir , mais non , nous pouvons nous préparer pour une nuit tranquille , tout ce joli monde est reparti vers son ponton attitré ! tant mieux . Nous dînons donc sous la surveillance de la pyramide de la Sémillante, la nature, en ces lieux , n’a pas toujours été aussi clémente envers les hommes . Je vais rendre visite à nos voisins , ils sont de St Malo , ils ont descendu leur bateau par la mer via le canal du midi , qui a dit que les petits bateaux n’étaient que des Day Boats ?
La nuit promet d’être douce et nos deux amoureux choisissent de dormir dans le cockpit , ciel étoilé magnifique , instants magiques.
Lendemain matin , aube superbe mais duvets trempés pour nos deux dormeurs à la belle étoile ! Nous quittons notre mouillage à la voile , à regret , mais consolation , les premières vedettes d’excursion commencent déjà à arriver , dans une heure il y aura surpopulation. Nous contournons Lavezzi par l’ouest puis remontons vers Pertusato le vent étant de secteur Nord est , c’est donc une longue remontée au près qui nous attends pour rejoindre le Golfe de Santa Manza, notre prochaine étape , histoire de varier les plaisirs , nous allons prendre la passe de la Piantarella . Au passage de l’île Piana , le vent monte , et le plan d’eau se couvre rapidement de petits moutons , nous prenons un ris et attaquons hardiment la remontée de la passe , pas facile de repérer l’alignement , nous assurons donc en pratiquant une multitude de virements de bord afin de rester dans l’axe car le coin est plutôt mal pavé. Nous atteignons l’îlot de Poraggia , extrémité nord de la passe , la mer se creuse mais Eärendil est un vrai plaisir dans ces conditions , nous sommes parfaitement à l’abri dans son cockpit et les mouvements du bateau sont très souples , sa fine étrave attaquant les vagues en douceur. Nous continuons notre progression en tirant des bords dans un bon 5 établi , et arrivons bientôt à l’ouvert du Golfe de Santa Manza , la force et l’orientation du vent me font abandonner mon projet d’aller mouiller dans la Cala Di Sentinu située dans l’extrémité sud ouest de celui ci , l’entrée risque en effet d’être délicate. Il nous reste donc la Rondinara qui , quelques soient les vents peut offrir un mouillage convenable. Nous choisissons d’aller poser notre ancre au mouillage sud , plus facile d’accès avec ce vent et moins encombré. Apéro , baignade .... Bref c’est dur !
Notre dernière étape se fera dans un vent faiblissant qui nous abandonnera complètement à l’entrée du Golfe de Porto Vecchio , on en profite pour traîner la ligne , qu’il faut surveiller aux abords de la palombaggia car une nuée d’engins motorisés de toute sorte vient nous tourner autour . Les jours suivants seront consacrés à des randonnées pédestres dans le merveilleux massif de l’Ospédale , le bateau nous accueillant pour le gîte et le couvert .
Nous parcourons une partie du sentier Mare à Mare , magnifiques points de vues , au sommet de la Vacca Morta je suis stupéfait de distinguer sur l’horizon la Grande barre rocheuse que constitue l’île de la Tavolara ! ( située sur la cote est de la Sardaigne au sud d’Olbia).
Les conditions météo du reste de notre séjour nous empêcheront de redescendre vers la Sardaigne pour explorer comme nous l’avions projeté , l’archipel de la Magdalena , les coups de vents se succédant sur les bouches de Bonifaccio avec la cadence d’un métronome .
Tant pis , nous nous contenterons donc de rester aux abords du Golfe de Porto Vecchio où nous pratiquons divers petits mouillages forains à l’écart de la foule , les grands enfants nous ayant abandonné , nous profiterons du confort d’Eärendil à trois.
Tout compte fait , cette croisière inaugurale n’aura été qu’une succession de sauts de puce , mais dans des lieus magiques , nous nous rattraperons un mois plus tard en Suède .
LES ENSEIGNEMENTS DE CETTE ESCAPADE
Trois semaines de vacances nous auront suffis pour aller naviguer en corse , impossible si nous avions eu une grosse unité basée en Bretagne.
Ce mois de juillet exceptionnellement venteux aurait grandement compromis notre croisière si nous avions eu un gros bateau non transportable , au lieu de cela, ayant notre véhicule à disposition , nous avons profité des périodes ventées pour explorer l’intérieur de la corse.
De plus notre petit bateau avec son tirant d’eau mini de 0.25 m tout remonté nous a permis de nous faufiler dans des mouillages complètement inaccessibles aux grosses unités.
Le bateau nous a servi de lieu de vie tant que nous étions à terre évitant ainsi des dépenses onéreuses de logement , on vit très bien à bord grâce au grand cockpit central et à la facilité de se poser au ras de la plage , celle ci agrandissant considérablement l’espace de vie .
Un bateau qui sort de l’ordinaire même petit et pour peu qu’il soit joli attire la sympathie , cela rend les choses plus agréables.
Nous n’avons eu aucun frais de port , le moindre petit recoin nous permettant de nous mettre à l’abri en cas de mauvais temps.
La voiture nous a permis de nous ravitailler facilement , de profiter des bonnes tables de Porto Vecchio et de vérifier que l’hospitalité Corse existe toujours , il y a des gens merveilleux dans la montagne , allez explorer les petits villages perdus !
Bref le transportable c’est génial !