Sur un bateau transportable la recherche de l’autonomie est une préoccupation constante aussi le mâtage est elle une étape qu’il convient de réaliser sans recourir à des moyens extérieurs de levage.
C’est donc une opération qui devra pouvoir s’effectuer seul ou à deux personnes.
Disons le tout de suite la manœuvre sera facilitée par la qualité de l’accastillage et d’un élément essentiel : le pied de mât.
Différents modèles existent dont un « les jumelles de mâts » qui à mon avis surpasse tous les autres... Malheureusement trop peu de constructeurs le propose en série, pourtant il s’agit d’un dispositif « simplissime » : deux plaques d’inox parallèles percées d’ un axe sur le bat du mât...
Le constructeur Etap le propose sur tous ses modèles transportables, il est également possible de le bricoler soi-même. (voir l’article de Thierry van Durm)
Sinon le modèle le plus répandu est un modèle basique une semelle fixée au bateau et un axe d’inox qu’on enfile sur le talon du mat. Bien moins pratique que les jumelles ...
Voici un mode d’emploi extrait du memento du Blue Djinn (écrit par Christian Castagnet)
Il faut prévoir deux personnes pour un mâtage simple et prudent. La première (A), se met debout sur le coffre arrière du cockpit, pour soulever le mât au début. La seconde (B) se place au pied du mât et devra terminer le mouvement puis maintenir le mât en place.
a) Vérifier que tout est bien en ordre. Les haubans sont fixés, sans blocage, et les câbles coulissent bien dans les barres de flèche. Si ce n’est pas le cas, il y a un risque FORT de rupture des barres. Bien expliquer la manœuvre et répéter les étapes.
b) Chacun à son poste. Faire reculer l’ensemble pour amener le pied du mât dans son logement. La personne (B) fixe l’axe de pivotement, en pensant à engager la petite plaque qui supporte le hale-bas de bôme. Elle en profite pour s’assurer qu’aucun cordage ou poulie ne traîne vers l’intérieur du pied de mât. Au mâtage, ce serait la rupture ASSUREE du pied de mât.
c) Pendant que (A) soulève le mât à bout de bras et avance dans le cockpit, (B) saisi le mât (ou mieux : l’enrouleur s’il y en a un) et finit de basculer le mât en position verticale. Cette manœuvre doit se faire SANS FORCER, mais avec une rapidité suffisante pour éviter que le mât ne parte en biais. Si le mât ne reste pas dans l’axe du bateau, la sanction est immédiate : rupture du pied de mât. Si une résistance imprévue se fait sentir, reposez immédiatement le mât pour analyser le problème avant de recommencer. Il est possible qu’un hauban soit coincé ou qu’un bout passe sous le pied de mât ...etc.
d) Tandis que (B) maintient le mât en position, (A) étarque la drisse de spi (ou foc) pour remplacer provisoirement l’étai. S’assurer que la drisse est bien bloquée avant de libérer (B) de sa mission.
e) Il ne reste plus qu’à engager le ridoir d’étai sur la cadène et à placer la goupille, de préférence sur le trou le plus en avant. Si l’axe est difficile à engager, étarquez encore la drisse ou donnez du mou aux haubans. Ensuite, larguez doucement la drisse car si le haubanage est trop mou, vous risquez de voir le mât prendre des libertés malvenues.
Une rallonge du support de mât arrière facilite grandement l’opération.
Un exemple de mâtage facilité par un accastillage judicieux sur le petit trimaran tryptique. A voir sur le site du chantier
exemple de mâtage d’un Mac Gregor avec un système de chèvre de mât : permet de mâter seul.